Ma critique

 

La présente critique n'est que mon avis à moi, personnellement, toute seule. Elle n'a donc que la valeur que quiconque veut bien lui accorder. J'ai essayé d'être objective autant que possible mais, en tant que fan, j'ai eu beaucoup plus que du mal....Voici donc ce que j'en pense...




Film de monstres ?

Oui, film de monstres, mais ces monstres sont si beaux, si sensuels, si parfaits, de vrais anges, comment peut-on les traiter de monstres ?

C'est cet état d'esprit qui fait que ce film apporte un sang neuf à tous les films vampires existant. Finis les crucifix, les gousses d'ail et les pieux dans le coeur. Fini aussi le vieux comte Dracula clopinant dans un château sinistre à la recherches de jolies vierges offertes et lascives. Ici, les vampires sont fiers, beaux et puissants...

Le point de vue des monstres

C'est ce qui fait tout l'intérêt de cette histoire. Aucun de jugement. Les vampires vivent, aiment, se déchirent et meurent. On partage leurs passions et leur vie quotidienne, composée d'atrocités en tout genre, mais présentées de façon tellement naturelle que ça en devient terriblement dérangeant, mais finalement envoûtant. Disons que ça bouleverse les repères du bien et du mal. Et c'est pas plus mal, en tout cas, parfois, ça fait un bien fou.

Santa Barbara chez les vampires ?

Si on veut, car ce qui les fait tous avancer ce n'est qu'une chose, l’amour (On en est tous là, n'est-ce pas ?). Mais leurs amours sont loin d'être simples et lisses. Elles se passent dans un monde différent, un monde avec ses règles qui font fi de tout sens moral. Le romantisme est macabre et les outrages aux bonnes moeurs sont monnaie courante et semblent normales. Cet affranchissement est salvateur car il évite les fadaises pesantes. Pas d’édulcorant, les sentiments sont passionnés et les actions sont en conséquences, violentes et désespérées.

 

Film baroque ?

Oui, absolument, oui. Définitivement, oui, car ce film est une vision originale, différente de ce qui se faisait avant. Il sait jouer avec tout le potentiel du mythe, mais en le rajeunissant et en supprimant le superflu (le côté religieux entre autres). L'érotisme sous-jacent accordés au mythe n'est absolument pas gommé mais exploité de façon à semer un sentiment de trouble. Pas de concessions, ni de javellisation quant aux rapports entre les personnages ou lors des séquences violentes. Je dois dire que j'admire et respecte cela. Ca change un peu du tout bien pensé, calibré de la majorité des films sur le marché. Ajoutons à cela une bonne dose d'humour macabre totalement déplacé et irrespectueux de bonne facture. Un bon point en plus.

 

La mise en scène...?

Une très bonne note. Les décors sont riches et avenants. L'ambiance crée est chaude, sensuelle, on sent parfois beaucoup le matte-painting mais ce n'est absolument pas important car elle est très bien rendue, voire palpable. La somptuosité des décors est pour beaucoup dans l'horreur. De l'absolue horreur, de la violence aveugle sortie d'un écrin doré crée un contraste très fort, le contraste est plus fort qu’une violence issue d’un environnement agressif. Cela est très plaisant et jouissif à voir. Les vérités qui se cachent derrière la grâce et la beauté ne sont pas toujours bonnes à connaître...

 

...et l'interprétation ?

Elle aussi est à la hauteur. Le choix de jeunes acteurs sexy pour jouer des monstres est une très bonne chose (c'est conforme aux personnages du roman, mais cela aurait pu ne pas être le cas). Ils apportent leur charisme et toute leur sensualité au monde de la mort. Le mal absolu est attirant et utilise sa beauté comme arme pour séduire et tuer. C'est une position ambiguë mais tellement agréable.

 

Film hollywoodien ?

Oui et non. Ce film emprunte à l'industrie hollywoodienne toute sa technique, ses moyens financiers et quelques-uns de ses jeunes premiers les plus en vue mais n'a rien, ni dans son fond ni dans sa forme, d'un film hollywoodien. Réalisé de manière indépendante, Neil Jordan clamera haut et fort par la suite : "C'est MON film". En effet, le fond, choquant à souhait, et l'absence de morale a de quoi faire frémir les bonnes moeurs de la capitale du cinéma américaine. Le relation plus que trouble de Louis et Claudia, l'ambiguité des rapport entre Louis et Lestat puis entre Louis et Armand, le sadisme de Lestat, le discours de Lestat sur Dieu, bref un grande partie de ce qui fait la substance trouble de cette histoire ne serait jamais passée si un grand studio s'en était mêlé.

 

En résumé

Ce n'est pas facile de faire la critique objective de quelque chose qu'on aime. Ce film, que je trouve esthétiquement parfait, respire une liberté dans le ton, un affranchissement vis-à-vis de ce qui doit se faire des plus réjouissants. Enfin, ça me réjouit que l'on puisse encore être irrespectueux envers la religion, la morale et la mort. C'est assez réconfortant. Ca fait du bien aussi de rire de tout ça. J'aime cela. J'aime aussi qu'un film me prenne à contre-pied, qu'il bouleverse mes codes et les images prémâchées données des choses en temps normal. Quand je regarde un film, je n'ai pas envie qu'il me fasse la leçon ou qu'il m'explique les choses qui me sont acquises (enfin j'espère), à savoir la normalité et le sens moral. Donc, tout ce que j'attends d'un film, je l'ai trouvé dans Entretien avec un vampire, dans sa beauté macabre et sa somptueuse horreur. Rien que pour de tels moments, vive le cinéma !

 

Flammes

 

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